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Capsules de l'Amérique française

8 décembre 2012

Qu'ont à voir le Québec, Sitting Bull et les Sioux?

Qu'ont à voir le Québec, Sitting Bull et les Sioux? Jean-Louis Légaré, de St-Jacques-de-l'Achigan, près de St-Gabriel-de-Brandon au Québec. Ce grand personnage est certainement l'un des nombreux success story à l'américaine. Après avoir cherché du travail jusqu'au Minnesota et au Dakota du Nord, il est devenu un éleveur très fortuné et propriétaire d'un grand ranch, dans la paroisse de St-Ignace-des-Saules, aujourd'hui Willow Bunch en Saskatchewan.

À son époque, la ruée vers l'or battait son plein aux États-Unis, et les Sioux furent confrontés à l'armée américaine. Un autre préjugé tenace de l'histoire populaire est d'inclure la France et le Canada français dans l'adversité historique contre les autochtones. C'est peut-être dû à la perspective que nous donne la télévision américaine. De nombreux facteurs démontrent plutôt que la plupart des «méchants» indiens des émissions américaines étaient les alliés du Canada français et les quelques «bons», ses ennemis.

L'histoire nous fait découvrir une Nouvelle-France essentiellement autochtone, un peu à l'image des colonies françaises d'Afrique. En 1870, cette ancienne alliance était encore visible, alors que les Sioux de Sitting Bull, en guerre contre les États-Unis, sont venus se réfugier chez Jean-Louis Légaré. Le fait qu'une nation entière vienne se réfugier chez un seul individu nous donne un aperçu de la fortune de celui-ci.

Jean-Louis a bien sûr du dépenser beaucoup pour les nourrir. Il finit par convaincre Sitting Bull de retourner en terre américaine, suite à la promesse du gouvernement américain de ne plus poursuivre les Sioux et de verser un dédommagement au clan Légaré. Cette dernière promesse ne fut évidemment pas respectée.

Ce grand personnage de l'histoire de l'Ouest fut également le parrain du fameux géant Beaupré, Édouard de son prénom. Édouard mesurait 7 pieds et 9 pouces (environs 2 mètre 36). De tout temps, sa grandeur phénoménale a exercé une fascination sur les masses. Les dernières générations se rappelent encore de lui pour sa momie, longtemps préservée à l'Université de Montréal. En 1990, le géant fut enterré à la demande de sa famille, et une statue grandeur nature honore maintenant sa mémoire.

Jean-Louis Légaré aura donc marqué l'histoire des Prairies et de l'Ouest américain en général, notamment en tant que commerçant prospère, médiateur des autochtones et oncle du célèbre géant Beaupré.

Voir aussi : Willow Bunch, Saskatchewan - Jean-Louis Légaré, Willow Bunch, De Remarquables oubliés - Jean-Louis Légaré, Willow Bunch, Saskatchewan - Édouard J. Beaupré

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25 novembre 2012

Qu'ont à voir le Québec et la montée du communisme et du fascisme dans Europe de l'entre deux guerres?

Description de cette image, également commentée ci-après

Qu'ont à voir le Québec et la montée du communisme et du fascisme dans l'Europe de l'entre deux guerres?

La famille Russell! En effet, cette famille est arrivée en 1926 au Canada, pour se mettre à l'abri des nombreuses révolutions et conflits qui avaient lieux durant cette période intense de l'histoire.

Roslavicius de son nom d'origine, cette famille catholique de Lituanie fut rebaptisée Russell à son arrivée au Canada. Selon une vieille coutume suivie par de nombreuses régions d'Europe, Roslavicius indique l'appartenance à un ancêtre ou à un chef de clan. J'ai surtout entendu que Roslavicius signifiait «fils de Roslavic». Pour ma part, je crois que ce nom désigne plutôt «fils de Roslav», ce nom étant très en usage chez les voisins russes de la Lituanie. Un lituanien célèbre du Québec se nomme d'ailleurs Alain Stanké, originellement Stankevicius, donc Alain «fils de Stanke».

Mon père Serge avait en main un papier qui indiquait le nom du paquebot qui a transporté mon grand père John et sa famille en Amérique, ainsi que son trajet. Il se nommait Indianapolis. Le bateau en partance de Lituanie a fait escale en Écosse avant d'arriver à Montréal. Le papier indiquait aussi l'age de mon grand père à ce moment, soit 9 ans, et l'année du voyage, soit 1926. Le papier indiquait même le nom du médecin qui a examiné mon grand père à son arrivée sur le bateau, un nom anglophone si je me souviens bien.

Malheureusement, je n'ai pas retrouvé ce papier dans les affaires de mon père à son décès. Je ne peux donc plus confirmer ces informations.

À l'origine, la famille Roslavicius avaient un poulailler prospère dans la région de Vilnius, la capitale de la Lituanie. Ça explique peut-être pourquoi j'aime tant le poulet! Mon père insistait souvent sur le fait que mon arrière grand-père, Andy, était un homme costaud de 6 pied avec des mains gigantesques, ce qui peut être vérifié sur photo. Comme beaucoup d'européens, il faisait son alcool lui-même, un alcool frelaté très fort. Il en donnait à mes parents et leur disait souvent: «vous êtes jeunes, profitez-en!»

Comme beaucoup de Russell, Andy avait une santé de fer et a vécu très vieux, aux alentours de 94 ans je crois. Il avait un poulailler sur la rue Lacordaire dans l'Est de l'île de Montréal. Dans ses vieux jours, un de ses fils décida de l'emmener avec lui aux États-Unis. Il s'y est éteint peu de temps après.


Quatre générations de Russell, de gauche à droite: John, Andy, mon frère ainé Dominic et Serge.

Pour expliquer l'immigration des Russell, mon père, un très bon raconteur, nous racontait qu'un jour, un soldat allemand hostile se pointa à la ferme familiale. Mon costaud arrière grand-père lui aurait alors asséné un coup de poing au visage, ce qui l'aurait tué sur le champs. La famille du ensuite s'enfuir au Canada pour éviter des représailles.

Mon oncle Gilbert, frère ainé de Serge, n'est pas convaincu par cette version. L'explication serait plutôt que la guerre menaçait de faire enrôler plusieurs des rejetons de la famille. Pour l'éviter, mon arrière grand-mère aurait résolu de plier bagage et d'immigrer.

Ces deux versions ont points communs important, soit le contexte de guerre de l'époque et le fait qu'il fallait partir. On immigre pas une famille complète sur un coup de tête.

D'une part, les révolutions et contre révolutions étaient monnaies courantes pendant ces années. L'Europe de l'Est et l'Allemagne vivaient une montée importante des mouvements de courant marxistes, soient le socialisme et le communisme. Ces guerres faisaient hélas beaucoup de morts.

D'autre part, les pays d'Europe de l'Ouest, plus capitalistes, se sentaient menacés par cette montée. Ils s'associèrent aux régimes fascistes et à l'orthodoxie religieuse pour reprendre l'Allemagne et ériger un mur entre l'Est et l'Ouest. Ces événements furent précurseurs à la foi de la Deuxième guerre mondiale et de la Guerre froide qui ont suivis.

Or, la Lituanie se trouvait entre ces deux feux. Depuis l'adoption de sa constitution 1922, les gouvernements lituaniens étaient de droite, alors que le régime soviétique de son voisin russe étendait son influence tout autour. En 1926, un premier gouvernement de gauche fut élu en Lituanie. Un putsch fut donc organisé par une union des représentants patronaux et des fascistes pour le renverser. Ce putsch fut suivi par une montée du fascisme en Lituanie.

Il est très plausible que la famille Russell ai du immigrer pour se réfugier des séquelles de la montée du fascisme et du communisme en Europe, qui ont menés à la Deuxième guerre mondiale. C'est Montréal qui fut choisi comme terre de refuge. J'ignore pourquoi, s'il y avait déjà un lien familial ou autre.

La suite de cette histoire ne manque pas d'intérêt non plus. J'en ai appris que le tiers-monde n'est pas seulement une question de distance, c'est aussi une question de temps. À leur arrivée à Montréal, comme tout immigrant, les Russell eurent besoin d'assurer leur subsistance. Selon mes sources, c'est mon grand-père qui a du s'en charger en allant travailler dans une usine dès l'age de 9 ans. On est à Montréal, en 1926.

Dans les décennies qui suivirent, plusieurs Russell ont immigrés hors du Québec, vraisemblablement en Californie, en Floride et à Chicago dans l'Illinois. Je me souviens de nom d'un certain Vince. Ceux de Chicago se seraient d'ailleurs intégrés au monde interlope. Certains Roslavicius auraient choisi «Roslavic» comme nom de famille au lieu de «Russell». La plupart des membres de cette famille devinrent relativement prospères, en incluant mon grand oncle Andrew, qui réside toujours à Montréal, et ma feu ma grande tante Berthe, qui s'est mariée à un certain M. Viau et a aussi vécue à Montréal. Mon grand-père n'a pas fait fortune, mais il laissera sa marque en se donnant une descendance, des canadiens français.

Mon grand-père John est celui de sa famille qui s'est intégré le plus étroitement au Québec. En plus de travailler en usine comme beaucoup de canadiens français, il maria ma grand-mère Claire, une Paré de St-Jérôme. Selon mon père, Claire appréciait le fait que mon grand-père avait une bonne «job» et une automobile, un critère très important à l'époque. Comme beaucoup d'immigrants de Montréal, mon grand-père parlait surtout sa langue natale et l'anglais avant de rencontrer sa femme. Mais comme c'est grand-maman Claire qui éduquait les enfants, la langue d'usage à la maison était le français.

Mon père à aussi contribué à enraciner les Russell au Québec se mariant avec ma mère, Charlotte Sauvé. Les Sauvé sont une famille canadienne française catholique très typique de l'époque, avec ses 7 enfants, une chaleur et une capacité d'accueil telle que même mon oncle Gilbert en était devenu proche. Pour ma part, je me suis compté au total 30 cousins et cousines!

Pour en revenir à mon grand-père, son nom complet était Jonas (ou Jonus) Roslavicius dit John Russell. Il était contremaître de métier. J'ai un certificat en main qui spécifie qu'il était devenu membre de la Corporation des Maîtres thermiciens du Québec en juillet 1978.

Il jouait bien sûr du violon, une tradition transmise de père en fils, le dernier de sa lignée par contre. Je me souviens d'une photo qui le montre recevant un prix comme violoniste. Les démonstrations qu'il nous faisaient à moi et mes frères à l'époque ne nous en donnaient pas vraiment un bon aperçu! Les européens aiment beaucoup la charcuterie et c'est un trait qu'il n'a pas manqué de transmettre à sa descendance. Il faisait aussi d'excellentes galettes au patates et mon père aimait beaucoup son bar!

J'ai été marqué quand mon grand père nous confiait qu'il était déçu que sa descendance ne sache pas parler sa langue natale. «Grand-pôpa» disait (de mémoire): «même si vous apprenez le lituaniens à l'école, vous ne le parlerez pas comme moi».

À l'instar beaucoup d'immigrants, John Russell et sa famille ont trimé très dur pour en arriver à s'implanter sur leur nouvelle terre d'accueil. J'en profite pour rappeler combien cette intégration peut devenir difficile au Québec, en raison du contexte social. Une dose supplémentaire d’empathie est définitivement requise entre ces immigrants qui viennent se réfugier ici de la guerre et de la misère, et un Canada français de 400 ans, très méritoire, et qui se retrouve sur la corde raide dans une Amérique toujours plus anglicisée et uniformisante.

Bref, l'histoire des Russell, c'est l'histoire du Québec. L'histoire de notre Lituanie d'origine a d'ailleurs des similitudes intéressantes avec celle du Québec moderne. Nous vivons présentement un moment fort des affrontements entre la gauche populiste alliée au nationalisme et la droite marchande alliée au monde interlope.

Beaucoup d'immigrants d'Amérique vivent cette ironie, soit de voir les événements qui les ont fait fuir leur pays respectifs venir les rattraper jusqu'ici.

Voir aussi : 17 décembre 1926 Coup d’état fasciste en Lituanie, Lithuanie

16 novembre 2012

Qu'ont à voir le Québec et la religion protestante?

croix huguenote

Qu'ont à voir le Québec et la religion protestante?

Le mythe d'une Nouvelle-France purement catholique a la vie dure! Pourtant, ces noms ne sont pas de vains noms: Henri IV, Samuel de Champlain, Pierre Dugua De Monts, le Sieur de Roberval, Pierre Chauvin et bien d'autres. Ces gens étaient des «huguenots», des protestants de France.

Bon nombre de québécois sont d'origine protestantes sans le savoir. Par exemple, le Béarn d'Henri IV était protestant. Ajoutons cela au fait que le terme «Sauvé» est statuaire dans le rite protestant, il y a de fortes chances que la famille «Sauvé», originaire du Béarn, ai été protestante au moment d'arriver au Canada.

Il faut aussi considérer le nom donné à l'île de Montréal, qui est aussi celui de la capitale des huguenots. Ce n'est pas une mince affaire!

Selon plusieurs historiens modernes, les huguenots cherchaient à s'établir au Canada pour fuir la persécution dont ils faisaient l'objet en France. Mais si on extrapole à partir des écrits de l'historien Marc Lescarbot, les huguenots sont plutôt venus s'établir en Amérique pour proclamer l'Évangile aux autochtones, avant le terme prévu aux 2000 ans de Grâce (l'Apocalypse).

La suite allait être moins rose pour les huguenots (et éventuellement pour les catholiques):

«L’assassinat d’Henri IV en 1610 marque un tournant dans l’histoire de la Nouvelle-France, et peu à peu les protestants français ou huguenots se verront éliminés.»

«Numériquement cette force sera au moins d’importance égale à l’immigration catholique. Cette perte de substance aura des conséquences importantes»

Au Canada, bon nombres de huguenots furent expulsés aux États-Unis à la pointe des baïonnettes, au grand bénéfice de ces derniers il faut dire. D'autres furent obligés d'abjurer leur foi protestante, et d'autres encore, ont choisi de pratiquer leur culte dans la discrétion.

Le protestantisme québécois est donc non seulement vieux comme le Québec, mais plus encore, cofondateur du Québec. Indépendamment de nos allégeances, la reconnaissance de la place des huguenots dans l'histoire du Québec est une question de justice. En tout premier lieu parce qu'ils sont aussi nos ancêtres.


Voir aussi : La place des huguenots dans l’établissement de la Nouvelle-France

15 novembre 2012

Qu'ont à voir le Québec et l'Anglo-Amérique?

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Qu'ont à voir le Québec et l'Anglo-Amérique? Des américains anglophones, qui se disent canadiens français!

Aussi loin qu'au Kansas, Kent Beaulne travaille fort à la reconstitution historique du patrimoine canadien français de son patelin: «300 ans, on est toujours icitte».

Plusieurs ont décidé de renouer avec le français. Des états comme le Maine et le Vermont envisagent même d'enseigner le français, langue d'origine d'un tiers de leur population, dès le primaire.

La ville de Burlington, au Vermont, a adopté récemment des mesures afin d'inciter ses commerçants à donner des services en français, un privilège qui semble pénible à offrir chez certains commerçants pourtant montréalais!

L'histoire du Canada français est des plus méconnue, même du Canada français, qui associe souvent cette épellation à celle de cireur de chaussures. Pourtant, le terme «québécois» ne lui est aucunement comparable. Voici comment est introduit le livre Franco-Amérique, de Dean Louder et Éric Waddell:

«Autrefois, les Canadiens, au sens originel du terme, ont été partout en Amérique. Ils l'ont nommée, habitée, chantée et écrite. Leurs traces subsistent toujours, même si la dimension continentale de leur civilisation a été oubliée par nombre d'entre eux.»

Voir aussi : Franco-Amérique, Carnet de Dean-Louder

13 novembre 2012

Qu'ont à voir le Québec et le Pony Express?

Santa Fe Trail Research Site

Qu'ont à voir le Québec et le Pony Express? Le cowboy F.X. Aubry, autrefois l'homme à cheval le plus rapide des l'Ouest des États-Unis! On l'appelait Francis X. Aubrey.

Né en 1824 à Maskinongé, François-Xavier Aubry s'inscrit certainement dans la lignée des Guy Laliberté et Céline Dion, ces québécois partis faire fortune aux États-Unis. F.X. Aubry s'est rendu à St-Louis au Missouri pour y faire fortune. On y parlait encore français à l'époque, bien que l'anglais était devenu la langue commune depuis la «Purchase» (acquisition de la Louisiane par les États-Unis).

Entrepreneur, il opérait une entreprise de courrier qui faisait la navette entre le Missouri et la Californie. En 1848, F.X. Aubry se rendit dans un wagon de train à Santa Fe en Californie. Il y débarqua le 12 septembre et revint seul au Missouri pour le 17, soit un voyage de cinq jours et 16 heures, un temps record pour l'époque. Il a reporté avoir changé de monture 7 fois au cours du voyage.

F.X. Aubry est d'ailleurs celui qui a développé le système de courrier à relais, celui qui a inspiré directement le célèbre Pony Express.

F.X. Aubry devint célèbre et fortuné dans son pays d'adoption. Mais son tempérament téméraire lui aura valu d'être tué au jeune âge de 29 ans, lors d'un duel de pistolets avec un brigand dans un bar de St-Louis.

Encore aujourd'hui, on peut voir son effigie sur des cheminées de certains bateaux qui naviguent sur le Mississipi, soit un cowboy solitaire sur son cheval.

Voir aussi : F.X. Aubry Cutoff, François-Xavier Aubry

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12 novembre 2012

Qu'ont à voir le Québec et l'Orégon?

Dr. John McLoughlin

Qu'ont à voir le Québec et l'Orégon? Le fondateur de cette contrée de l'ouest américain est le Dr. John McLoughlin, de Rivière-du-Loup.

Malgré son nom, le Dr. McLoughlin est un canadien français très typique de l'époque. Aventurier et multilingue, il était un pionnier et un puissant représentant de la Compagnie de la Baie d'Hudson dans l'Ouest. Il voulait faire de son Orégon une république suivant les idéologies napoléoniennes.

Son projet de république multiethnique n'a pas abouti, mais l'Orégon se souvient de lui comme «the father of Oregon». La politique ayant une mémoire sélective, des sites commémoratifs comme The McLoughlin Memorial Association omettent plusieurs éléments important ayant défini cet homme de «Riviere-du-Loupe».

Voir aussi : John McLoughlin

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